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1.3 Les systèmes sensoriels impliqués

Les systèmes sensoriels impliqués dans le contrôle postural


Le contrôle postural repose sur l’intégration dynamique de plusieurs systèmes sensoriels. Ces systèmes ne fonctionnent pas isolément : ils interagissent en permanence avec les chaînes myofasciales, les centres moteurs et les régulations autonomes. Trois structures se distinguent par leur rôle central dans l’organisation tonique et la stabilité : le pied, l’œil et le système vestibulaire.

1.3.1 Le pied : capteur postural et carrefour myofascial

Le pied est bien plus qu’un point d’appui : c’est un organe sensoriel majeur, riche en récepteurs cutanés, proprioceptifs et extéroceptifs. Il capte les variations de pression, de texture et de position, et transmet ces informations au système nerveux central pour ajuster la posture en temps réel.

  • Il est le point de départ de plusieurs lignes myofasciales (Myers, Anatomy Trains) :
    • Ligne superficielle postérieure (du fascia plantaire au crâne)
    • Ligne superficielle antérieure (du dessus du pied au sternum)
    • Ligne latérale et spirale (coordination rotationnelle et stabilisation)
  • Toute perturbation sensorielle ou mécanique au niveau du pied peut induire des compensations à distance dans la posture globale.
  • Le pied agit comme un chef d’orchestre tonique, influençant la stratégie motrice adoptée.

Références :

  • Kavounoudias et al. (1998). Plantar sole sensitivity and postural control. NeuroReport.
  • Myers T. (2014). Anatomy Trains: Myofascial Meridians for Manual and Movement Therapists.
  • Vuillerme et al. (2005). Sensory supplementation and postural control in older adults.

1.3.2 L’œil : déclencheur anticipatif du mouvement global

Le regard précède l’action. Il oriente le corps, active les chaînes musculaires nécessaires au déplacement, et prépare les ajustements posturaux avant même le mouvement volontaire.

  • Les centres oculomoteurs sont connectés aux noyaux vestibulaires et au cervelet, permettant une coordination entre les yeux, la tête et le tronc.
  • Le regard déclenche des réactions toniques anticipatrices, en activant les lignes myofasciales selon la direction visuelle.
  • L’œil est indirectement connecté à tous les muscles du corps par ses effets sur la posture et la motricité.

Références :

  • Wemelle J. (2020). Les afférences sensorielles périphériques et l’oculomotricité dans le contrôle postural. Mémoire d’orthoptie.
  • Lê Thanh-Thuan (2013). Vergence et contrôle postural. Thèse, Université Paris VI.
  • Marin & Bardy (2011). Les coordinations posturales. Movement & Sport Sciences.

1.3.3 Le système vestibulaire : stabilisateur spatial et régulateur autonome

Le système vestibulaire détecte les accélérations angulaires et linéaires de la tête. Il joue un rôle crucial dans la stabilisation du regard, la mobilité cervicale et la régulation autonome.

  • Il permet la mobilité fluide de la tête, en coordination avec les muscles cervicaux profonds (SCOM, suboccipitaux, scalènes).
  • Il est impliqué dans le réflexe vestibulo-oculaire, qui stabilise le regard pendant les mouvements.
  • Il participe à la régulation de la pression artérielle via ses connexions avec le système nerveux autonome :
  • Activation du réflexe barorécepteur lors des changements de position
  • Influence sur la vasoconstriction et la fréquence cardiaque

Références :

  • Yates et al. (2000). Vestibular influences on autonomic regulation. Progress in Brain Research.
  • Balaban & Porter (1998). Vestibular-autonomic interactions. Neuroscience & Biobehavioral Reviews.
  • Dieterich & Brandt (1993). Vestibular system and blood pressure regulation. Journal of Neurology.


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