Mécanismes de contrôle postural

Le contrôle postural est un processus dynamique qui repose sur l’intégration et la coordination de multiples boucles de régulation. Ces mécanismes permettent de maintenir l’équilibre, d’anticiper les perturbations et de réagir rapidement aux déséquilibres.

1.4.1 Boucles réflexes rapides

• Définition : réponses automatiques, inconscientes, déclenchées par une perturbation soudaine (ex. : glissade, trébuchement).
• Voies nerveuses : arcs réflexes spinaux et circuits du tronc cérébral.
• Temps de latence : très court (30–50 ms), permettant une réaction quasi instantanée.
• Exemple : contraction réflexe des muscles extenseurs lors d’une perte d’appui.

1.4.2 Ajustements posturaux anticipés (APA)

• Définition : activation musculaire préparatoire avant un mouvement volontaire, pour maintenir la stabilité.
• Origine : cortex moteur, cortex prémoteur et cervelet.
• Rôle : limiter l’impact des forces internes (mouvement des membres) ou externes (contact, poussée) sur l’équilibre.
• Exemple : contraction des muscles abdominaux avant de lever un bras.

1.4.3 Boucles de rétroaction (feedback)

• Définition : ajustements continus basés sur la comparaison entre la posture actuelle et la posture cible.
• Centres impliqués : cervelet, cortex moteur, noyaux vestibulaires.
• Rôle : corriger les écarts détectés par les systèmes sensoriels (pied, œil, vestibule, proprioception).
• Exemple : réajustement du centre de gravité lors d’un changement de terrain.

1.4.4 Intégration multisensorielle

• Les informations issues du pied (pression, texture), de l’œil (repères visuels) et du vestibule (accélérations, gravité) sont intégrées dans le SNC.
• Cette intégration permet de choisir la stratégie posturale la plus adaptée :
• Stratégie de cheville : petits déséquilibres, corrections fines.
• Stratégie de hanche : déséquilibres plus importants.
• Stratégie du pas : déplacement du pied pour rétablir l’équilibre.

1.4.5 Plasticité et adaptation

• Le SNC ajuste ses réponses en fonction de l’expérience, de l’entraînement ou des lésions.
• La rééducation posturale exploite cette plasticité pour améliorer la stabilité et réduire le risque de chute.
• Les stimulations sensorielles ciblées (plantaire, visuelle, vestibulaire) peuvent remodeler les schémas moteurs.

Références :

• Shumway-Cook, A., & Woollacott, M. H. (2017). Motor Control: Translating Research into Clinical Practice. Wolters Kluwer.
• Paillard, T. (2017). Plasticity of the postural function to sport and/or motor experience. Neuroscience & Biobehavioral Reviews, 72, 129‑152.
• Horak, F. B. (2006). Postural orientation and equilibrium: what do we need to know about neural control of balance to prevent falls? Age and Ageing, 35(suppl_2), ii7–ii11.