Skip to Content
Course content

LE SYSTÈME SENSORI-MOTEUR & LES RÉFLEXES ARCHAÏQUES

MODULE 9 : LE SYSTÈME SENSORI-MOTEUR & LES RÉFLEXES ARCHAÏQUES 

Du Firmware Primitif à l'Effet Papillon Systémique

Ce document constitue la première partie théorique du Chapitre 2 de la Certification TNPI.

1. Définition Approfondie : La Boucle Sensori-Motrice

En TNPI, nous définissons la posture non pas comme une position statique, mais comme une "attitude pré-motrice" dynamique. C'est une activité neurologique préparatoire qui précède le mouvement volontaire [Gurfinkel, 1973 ; Gagey & Weber, 2004].

Ce système fonctionne selon une boucle cybernétique stricte :

  1. Afférence (Input) : Les capteurs (rétine, vestibule, fuseaux neuromusculaires, mécanorécepteurs plantaires) transmettent les données environnementales au tronc cérébral et au cervelet [Kandel et al., 2013].

  2. Intégration (Processing) : Le Système Nerveux Central (SNC) compare ces données au schéma corporel stocké. Cette étape est cruciale : si le traitement est lent ou erroné (conflit sensoriel), la réponse motrice sera inadaptée [Nashner & Peters, 1990].

  3. Efférence (Output) : Le cerveau ajuste le tonus postural via les voies extrapyramidales (réticulo-spinales et vestibulo-spinales) pour maintenir le Centre de Gravité (CoG) dans le polygone de sustentation avec un coût énergétique minimal [Massion, 1994 ; Horak, 2006].

(Instruction Visuelle)

  • Prompt : "Diagram of the sensorimotor loop. Step 1: Eye/Ear/Foot inputs. Step 2: Brain processing. Step 3: Muscle tone adjustment. Cybernetic style."

2. Les Réflexes Archaïques : Le Catalogue Clinique

Les réflexes archaïques sont des stéréotypies motrices automatiques, médiées par le tronc cérébral, émergeant in-utero. Selon la hiérarchie jacksonienne, ils doivent être inhibés (intégrés) par le cortex frontal lors de la maturation du système nerveux (0-2 ans) pour permettre le contrôle moteur volontaire [Zafeiriou, 2004 ; Schott & Rossor, 2003].

En cas de défaut d'intégration ou de résurgence post-traumatique (whiplash, AVC, stress chronique), ils parasitent le contrôle postural [Goddard Blythe, 2005].

A. Le Réflexe de Moro (Réflexe de Peur/Parachute)

Réponse d'extension-abduction des membres suivie d'une flexion-adduction et d'une inspiration brusque (apnée) face à une menace vestibulaire ou sonore.

  • Signes de Non-Intégration Adulte :

    • Postural : Enroulement des épaules (protection du cœur), blocage du diaphragme en inspiration, hyperlordose lombaire [Porges, 2011].

    • Biochimique : Axe HPA (Hypothalamus-Pituitary-Adrenal) hyperactif, conduisant à une libération chronique de cortisol et d'adrénaline (fatigue surrénalienne) [Selye, 1956 ; Korte et al., 2005].

B. Le R.T.L. (Réflexe Tonique Labyrinthique)

Réponse globale du tonus extenseur ou fléchisseur modulée par la position de la tête dans l'espace (gravité). Il est directement lié aux noyaux vestibulaires.

  • Signes de Non-Intégration Adulte :

    • Postural :

      • RTL Antérieur (Flexion) : Posture cyphosée, hypotonie des chaînes postérieures, genoux fléchis.

      • RTL Postérieur (Extension) : Marche sur la pointe des pieds (Toe walking), recurvatum des genoux, hypertonie des paravertébraux [Magnus, 1924 ; Ayres, 1972].

    • Clinique : Cinétose (mal des transports), acrophobie (peur du vide), dysfonction oculo-motrice verticale.

C. Le R.T.A.C. (Réflexe Tonique Asymétrique du Cou)

La rotation de tête induit l'extension du bras ipsilatéral et la flexion du bras controlatéral. C'est la base de la coordination œil-main, mais un obstacle majeur à la dissociation tête-corps chez l'adulte.

  • Signes de Non-Intégration Adulte :

    • Postural : Scoliose fonctionnelle (le rachis vrille à chaque rotation de tête), dysfonction unilatérale de l'épaule (conflit sous-acromial récurrent) [Gesell, 1945].

    • Clinique : Difficulté à croiser la ligne médiane (midline crossing), écriture crispée, maladresse dans les sports de balle [Parmenter, 1983].

D. Le R.T.S.C. (Réflexe Tonique Symétrique du Cou)

La flexion de tête fléchit les bras et étend les jambes (et inversement). Il prépare au 4 pattes.

  • Signes de Non-Intégration Adulte :

    • Postural : "Slouching posture" (affaissement) en position assise, position des jambes en "W", enroulement scapulaire majeur [Bender, 1976].

    • Clinique : Difficultés de vision binoculaire (accommodation), maladresse en natation (brasse).

E. Le Réflexe de Galant (Spinal)

La stimulation paravertébrale lombaire unilatérale provoque une incurvation latérale du tronc.

  • Signes de Non-Intégration Adulte :

    • Postural : Rotation de bassin fixée, fausse jambe courte fonctionnelle, hypermobilité lombo-sacrée [Vojta, 1970].

    • Clinique : Intolérance aux ceintures serrées, lien avec l'énurésie nocturne et le syndrome de l'intestin irritable (connexion neuro-segmentaire L1-L3) [Upledger, 1996].

F. Les Réflexes d'Agrippement (Grasp)

Fermeture réflexe des doigts/orteils à la stimulation tactile ou à l'étirement des fléchisseurs.

  • Signes de Non-Intégration Adulte :

    • Palmaire : Tension chronique Trapèze/Nuque (chaîne bras-bouche de Babkin), dysgraphie, syndrome du canal carpien idiopathique [Futagi et al., 2012].

    • Plantaire : Griffes d'orteils, épines calcanéennes (aponévrosite), insécurité gravitationnelle, crampes des mollets (Triceps sural) [Schott & Rossor, 2003].

G. Le Réflexe de Fouissement / Succion

Orientation de la bouche vers le stimulus tactile. Lié aux nerfs crâniens V (Trijumeau) et VII (Facial).

  • Signes de Non-Intégration Adulte :

    • Postural : Projection de la tête en avant (FHP) pour "chercher" l'information [Sheppard, 2008].

    • Clinique : Bruxisme, déglutition atypique (poussée linguale), troubles de l'ATM, dépendance orale (tabac, grignotage).

3. L'Impact Systémique : Le Coût de la Compensation

La persistance de ces réflexes impose une surcharge cognitive et métabolique au patient.

  1. Surcoût Énergétique (Compensatory Control Effort) : Le cortex préfrontal doit exercer une inhibition active et constante ("Top-down control") pour empêcher les mouvements parasites. Cette double tâche permanente mène à l'épuisement nerveux et à la baisse des performances cognitives [Hockey, 1997 ; Diamond, 2000].

  2. Co-Contraction de Protection : Pour stabiliser une articulation soumise à des forces réflexes contradictoires (ex: R.T.A.C. qui veut tendre le bras vs Volonté qui veut le plier), le cerveau ordonne une contraction simultanée des agonistes et antagonistes. Cela crée des "armures musculaires" et une rigidité articulaire chronique [Latash, 1998].

  3. Verrouillage Émotionnel : Les réflexes de retrait (Moro, R.P.P.) maintiennent le système nerveux autonome en dominance sympathique. L'amygdale reste suractivée, empêchant l'accès à l'état vagal ventral nécessaire à la régénération tissulaire [Porges, 2011 ; Levine, 2010].

4. L'Effet Papillon : Non-Linéarité et Biotenségrité

Le corps obéit aux lois de la dynamique non-linéaire et du chaos déterministe. Une perturbation minime des conditions initiales (Input) entraîne une divergence exponentielle des trajectoires (Output) [Goldberger et al., 2002].

Exemple de Cascade Cinématique (Chaines Myofasciales) :

Un défaut d'intégration du Réflexe Plantaire (Entrée) provoque une griffe d'orteil → Tension de la Chaîne Postérieure Superficielle (SBL) → Bascule postérieure du bassin → Rectitude lombaire → Projection de la tête en avant pour compenser le regard → Céphalée de tension chronique (Symptôme).

Traiter la céphalée sans intégrer le réflexe plantaire est un non-sens thérapeutique voué à la récidive [Myers, 2014 ; Stecco, 2011].

Évaluation
0 0

Il n'y a aucune réaction pour le moment.